2. En quoi une CNAPP est-elle critique pour la sécurité du cloud ?
Les CNAPP sont critiques pour la sécurité du cloud. Elles offrent une visibilité complète sur les environnements cloud dynamiques et largement distribués.
Grâce à leurs fonctionnalités de gestion des vulnérabilités en temps réel, ces solutions s'adaptent à l'évolution rapide des environnements cloud. Chaque jour, et parfois plusieurs fois par jour, vos équipes peuvent changer les charges de travail, les applications, ou encore mettre à jour des outils existants.
Une CNAPP peut effectuer des scans en continu à la recherche de failles de sécurité et de conformité afin que vous puissiez les éliminer avant qu'un attaquant ne les trouve.
Contrairement aux serveurs et aux réseaux sur site (on-prem), les environnements cloud sont variables. Il est donc difficile d'assurer une sécurité du cloud efficace. De plus, de nombreuses entreprises utilisent plusieurs fournisseurs de services cloud (CSP) et opèrent dans des environnements cloud publics, privés et hybrides.
Malheureusement, certaines entreprises utilisent encore des méthodes de sécurité traditionnelles dans le cloud, qui sont inefficaces et créent des angles morts dans la gestion du risque.
La plateforme facilite une gouvernance efficace du risque en offrant une vue centralisée sur les environnements cloud dynamiques. Elle aide à garantir la cohérence et la conformité de la mise en œuvre et de l'application des politiques de sécurité du cloud dans différents types d'environnements cloud.
En favorisant l'automatisation de nombreuses tâches liées à la sécurité du cloud habituellement chronophages, la CNAPP améliore l'efficacité. Elle optimise les workflows et réduit les coûts de développement et de sécurité du cloud.
Si elle est essentielle pour la sécurité du cloud, c'est aussi parce qu'elle élimine les interventions manuelles en automatisant les autorisations relatives aux identités et aux accès. Cette pratique est importante dans les environnements cloud avec un grand nombre d'API et de microservices. Ces services facilitent la flexibilité et l'évolutivité, mais présentent plus de risques.
Les fonctionnalités IAM permettent de s'assurer que les bonnes personnes disposent des autorisations adéquates pour effectuer leur travail. Elles protègent les assets critiques et empêchent les mouvements latéraux non autorisés sur vos réseaux.
Grâce au principe du moindre privilège et à la surveillance de l'activité, vous pouvez repérer les anomalies et remédier rapidement à la cyber-exposition des identités. Cela réduit également le risque d'attaques cloud qui utilisent l'élévation de privilèges.
Enfin, les CNAPP intègrent la sécurité dans les pipelines DevOps. Traditionnellement, la sécurité était reléguée au second plan dans le développement d'applications cloud natives. Cela ralentissait souvent les cycles de développement.
Le logiciel permet une sécurité « Shift-Left », qui intègre des contrôles dès les premières étapes du développement d'une application. Une CNAPP est essentielle pour dévoiler et éliminer les vulnérabilités avant le déploiement d'une application. Elle réduit les vecteurs d'attaque que les attaquants pourraient exploiter après le déploiement.
En intégrant la sécurité dans le développement, les CNAPP favorisent l'adoption et les innovations liées au cloud, sans compromettre la sécurité.
Les 6 principaux défis que représente la sécurisation des applications cloud native
Et comme les environnements des applications cloud native évoluent constamment, le paysage des menaces change tout aussi rapidement. Il est alors difficile de détecter les problèmes, qu'ils soient nouveaux ou anciens, au niveau des ressources comme les applications cloud, en particulier lorsque votre stratégie de sécurité du cloud n'intègre pas de CNAPP.
Défis courants en matière de sécurisation des environnements cloud native :
1. Manque de visibilité sur les charges de travail cloud dynamiques
Certaines équipes de sécurité utilisent encore des processus traditionnels de gestion des vulnérabilités sur site pour le cloud. Malheureusement, ce qui fonctionnait autrefois pour les serveurs et les réseaux sur site n'est plus efficace dans ce nouvel environnement.
Avec un cloud dynamique, votre entreprise peut évoluer et s'adapter en fonction de vos besoins. Cependant, cette situation introduit de nouvelles expositions cloud. La plupart des outils de sécurité traditionnels sur site ne protègent les réseaux qu'au niveau du périmètre.
Lorsque les professionnels de la sécurité tentent d'intégrer de force ces contrôles dans le cloud, cela ne fonctionne pas. Contrairement aux assets sur site, le cloud n'a pas de périmètres clairs et distincts. Il est en constante évolution, avec de nouveaux assets et services qui apparaissent et disparaissent en permanence. Les contrôles d'accès statiques ne sont donc pas efficaces.
2. Gérer la sécurité dans les environnements multicloud
De nombreuses entreprises utilisent des outils de sécurité sans disposer d'une visibilité complète dans des environnements complexes, tels qu'une combinaison d'environnements de clouds publics, privés et hybrides.
Chaque CSP dispose également d'un modèle unique de responsabilité partagée en matière de sécurité du cloud. Chaque modèle est différent d'un CSP à un autre et selon les clients. Ce que vous devez protéger dans un environnement cloud donné peut être différent pour un autre, particulièrement en matière de conformité.
Les environnements multicloud posent un autre problème : il n'est pas possible d'utiliser des règles statiques et de les appliquer à tous les environnements. Il n'existe pas de politique unique applicable à tous les types de risques dans les environnements cloud.
3. Sécuriser les API et les microservices
La sécurisation des API et des microservices dans le cloud constitue un véritable défi. Vous disposez d'un grand nombre de connexions et de points de communication entre les services. Cela nécessite des contrôles d'authentification complets et complexes.
Et ce n'est pas seulement le volume des connexions qui rend les choses difficiles. Les passerelles AP et les microservices causent encore plus de défis lorsqu'ils communiquent. Chaque fois qu'une communication est établie, c'est une nouvelle occasion pour un acteur malveillant d'exploiter une faille de sécurité.
La rapidité des cycles de développement et de déploiement des applications constitue un autre problème majeur. Lorsque les équipes fournissent des ressources cloud à la demande, cela augmente le risque de vulnérabilités négligées ou de mauvaises configurations. La sécurité du cloud pose encore plus de difficultés pour les équipes qui n'accordent pas la priorité à la sécurité au cours du SDLC.
4. Gestion des vulnérabilités dans le cadre de déploiements dans un environnement en évolution permanente
La gestion des vulnérabilités représente un véritable défi dans les déploiements cloud particulièrement évolutifs, surtout lorsque les systèmes basés conteneurs changent constamment. Il est donc difficile de garder une trace des assets qui vont et viennent rapidement dans le cloud.
Paour maintenir une bonne gestion des vulnérabilités, il est essentiel de savoir quels sont les assets dont on dispose, qui les utilise et comment. Vous ne pouvez pas protéger des assets et des services dont vous ignorez l'existence ou l'utilisation qui en est faite.
De même, lorsque les cycles de publication de vos équipes DevOps s'accélèrent, de nouvelles applications et de nouveaux services cloud pourraient accidentellement introduire de nouvelles vulnérabilités. Si ces équipes n'intègrent pas la sécurité dans le pipeline CI/CD, il devient plus difficile d'automatiser l'identification et la remédiation des vulnérabilités.
L'évolution rapide des déploiements dans ces environnements complexes nécessite également une priorisation du risque et une threat intelligence afin de déterminer les vulnérabilités à traiter en priorité.
5. Garantir un accès de moindre privilège et la sécurité de l'identité
Garantir un accès de moindre privilège et la sécurité des identités dans le cloud est un véritable challenge, car le cloud nécessite des autorisations granulaires. Les identités avec un provisionnement excessif peuvent facilement être négligées.
Le modèle de responsabilité partagée du cloud vient amplifier ce problème. Vos équipes de sécurité doivent gérer la fédération des identités et l'accès des tiers, mais le CSP est responsable des autres contrôles. Dans ces environnements, il est difficile de déceler des autorisations d'accès excessives. Or, si celles-ci ne sont pas contrôlées, elles créent des expositions au cyber-risque sur toute la surface d'attaque de votre cloud.
6. Maintenir la conformité aux réglementations de sécurité du cloud en constante évolution
Le respect des normes de sécurité du cloud en constante évolution constitue un véritable défi, car ces réglementations sont complexes. Elles évoluent rapidement pour s'adapter au paysage des menaces liées au cloud.
À mesure que votre entreprise ajoute, supprime et modifie des ressources cloud, il est difficile de maintenir des contrôles de sécurité cohérents. Ces contrôles doivent répondre à des exigences réglementaires. Plus les réglementations changent rapidement, plus il est difficile d'identifier les expositions au cyber-risque et de documenter les mesures de remédiation. Ces deux éléments sont essentiels pour assurer la conformité.
Et si vous ne suivez pas en permanence l'évolution de ces obligations, vous pouvez facilement vous laisser distancer.
Les organismes de réglementation mettent fréquemment à jour les cadres. Ce qui est conforme aujourd'hui ne le sera peut-être plus demain. Vous devez constamment adapter vos contrôles pour suivre le rythme.
Le modèle de responsabilité partagée dans le cloud apporte, lui aussi, son lot de défis. Lorsque vous partagez la sécurité avec votre CSP, vous devez vous assurer que vos tierces parties sont elles aussi conformes. Tâche d'autant plus difficile lorsque vous ne gérez pas directement les politiques ou procédures de sécurité externes.
Les accords de sécurité peuvent être également mal compris, notamment si vous pensez que le CSP gère la sécurité, alors qu'en réalité, vous avez également des responsabilités.
Solutions de sécurité traditionnelles vs CNAPP
Les solutions de sécurité traditionnelles reposent sur des outils disparates qui abordent la cyber-sécurité d'un point de vue fragmenté, ce qui crée des problèmes de visibilité et des failles de sécurité.
Lorsque ces outils fonctionnent de manière cloisonnée, ils prennent en otage des données importantes. Il est donc pratiquement impossible de maintenir une visibilité complète. Cela contribue à faire l'impasse sur certaines vulnérabilités et à ralentir les mesures de remédiation, ce qui accroît le risque d'intrusion.
À l'inverse, une CNAPP intègre et automatise toutes les fonctions de sécurité clés qu'il vous faut pour protéger et défendre le cloud. Elle unifie la gestion des vulnérabilités et des configurations, la protection des charges de travail et la surveillance de la conformité au sein d'une plateforme unique. Cela permet d'éliminer les angles morts créés par les méthodes de sécurité traditionnelles.
Vous bénéficiez également d'une visibilité de bout en bout sur vos environnements cloud. De plus, vous n'avez pas besoin d'outils de sécurité coûteux et fragmentés, et ce quelle que soit la complexité de vos environnements. Désormais, vous pouvez automatiser les processus de sécurité afin d'adopter rapidement, et en toute confiance, des systèmes et des services cloud sécurisés.
Vous pouvez également utiliser une CNAPP pour détecter instantanément de nouveaux assets cloud dès qu'ils apparaissent. Elle permet de surveiller en continu les charges de travail et les données pour une application cohérente des politiques de sécurité. Lorsque vous intégrez dès le début la sécurité du cloud aux pipelines de développement, vous favorisez un développement rapide et agile avec moins de risques.
Le rôle de la CNAPP dans les environnements multicloud
13 meilleures pratiques pour mettre en œuvre une CNAPP dans des environnements multicloud
- Unifier la visibilité dans vos environnements multicloud.
- Pour cela, configurez la solution pour qu'elle communique avec toutes vos plateformes cloud (AWS, Azure, Google Cloud Platform (GCP)).
- Utiliser une solution intégrant l'identification et la gestion des assets, l'évaluation des vulnérabilités, la gestion des vulnérabilités et la surveillance des charges de travail et des configurations dans un dashboard unique.
- Réaliser des audits de routine pour vous assurer que vos processus ne font pas l'impasse sur des ressources cloud afin de bénéficier d'une vue exhaustive de l'ensemble du cloud.
- Recourir à l'automatisation pour gérer et appliquer les politiques de sécurité et de conformité, notamment des règles et des modèles qui appliquent automatiquement les configurations de sécurité à tous les nouveaux déploiements.
- Mettre en place des contrôles de conformité en continu concernant vos normes réglementaires spécifiques (RGPD, PCI DSS, HIPAA) afin de diminuer les dérives et les mauvaises configurations.
- Intégrer la CNAPP dans vos workflows DevOps pour ancrer la sécurité tout au long du SDLC.
- Configurer la solution de manière à ce qu'elle scanne le code et les conteneurs à la recherche de vulnérabilités avant le déploiement. Adopter l'approche « Shift-Left » pour intégrer la sécurité dans le cycle de vie de développement.
- Utiliser une CNAPP pour les évaluations du risque.
- Prioriser les vulnérabilités et les problèmes de sécurité en fonction du contexte de votre environnement cloud unique (criticité des assets, niveau d'exposition et risque d'exploitation).
- Prioriser les vulnérabilités concernant les assets à haut risque, exposés au public ou contenant des données sensibles afin de prendre des décisions exploitables et basées sur des données pour corriger en premier les vulnérabilités avec le plus d'impact.
- Effectuer des scans en continu pour détecter les vulnérabilités et les mauvaises configurations (contrôles d'accès trop permissifs ou paramètres non sécurisés).
- Utiliser une remédiation guidée et automatisée dans la mesure du possible.
- Consulter régulièrement les journaux, mener des tests d'intrusion et examiner les résultats des audits afin d'identifier et d'éliminer les angles morts de sécurité.
Comment assurer la sécurité tout au long du cycle de développement logiciel
Voici 8 façons d'utiliser une CNAPP pour intégrer la sécurité dans votre SDLC :
- Adopter une approche « Shift-Left». Intégrer la sécurité dès que possible dans le développement de logiciels cloud.
- Intégrez la sécurité dans vos phases de conception et de codage.
- Assurez-vous que vos équipes utilisent des pratiques de codage sécurisées, notamment des scans de code automatisés pour détecter les expositions au cyber-risque pendant le développement.
- Automatiser la sécurité dans vos pipelines de livraison continue (CI/CD).
- Testez les contrôles de sécurité à chaque étape pour détecter les vulnérabilités et les mauvaises configurations avant la mise en production.
- Surveiller en continu vos bases de code, vos bibliothèques tierces, vos services cloud et votre infrastructure cloud afin de détecter de nouvelles vulnérabilités tout au long du SDLC.
- Utilisez une solution qui détecte les vulnérabilités en temps réel afin de traiter de manière proactive les problèmes de sécurité dès qu'ils surviennent.
- Appliquer de manière cohérente les politiques de sécurité dans tous les environnements de développement, de test et de production.
- Utiliser les modèles et les outils d'automatisation de l'IaC pour standardiser les configurations de sécurité.
- Réaliser des audits réguliers pour s'assurer que vos environnements cloud répondent aux exigences de sécurité et de conformité. Cela permet d'éviter les angles morts ou les mauvaises configurations au cours du SDLC.
- Instaurer une culture de collaboration entre les équipes de développement, de sécurité et d'opérations (DevSecOps).
- Vérifier régulièrement les pratiques de sécurité pour s'assurer que les équipes DevSecOps intègrent la sécurité à chaque étape. Auditer les processus afin de constater que les équipes sont en phase pour traiter les vulnérabilités avant, pendant et après le déploiement.