Protection de la surface d'attaque atomisée : la cyber-sécurité dans le nouveau monde du travail

Une nouvelle étude révèle comment le recours à un modèle de travail à distance et la migration des fonctions stratégiques dans le cloud exposent la grande majorité des entreprises à des risques accrus.
Les 18 prochains mois vont mettre à l'épreuve les entreprises de cyber-sécurité du monde entier comme jamais auparavant.
La surface d'attaque a été atomisée par des systèmes mis en place pour permettre le travail à distance en réponse à la pandémie de COVID-19. Tous ces systèmes sont en passe de devenir des éléments permanents alors que les frontières entre le bureau et le domicile s'estompent. Les attaques SolarWinds et Kaseya exacerbent les craintes quant à l'intégrité de la chaîne d'approvisionnement logiciel. Par ailleurs, le cloud n'est plus une option facultative : il devient crucial pour des fonctions métier stratégiques alors que l'espace de travail n'a plus de frontières.
Qu'est-ce que tout cela signifie pour les responsables sécurité ? Nous pensons que c'est l'occasion de repenser la définition même de l'asset et de la vulnérabilité (et d'améliorer la visibilité sur ces deux aspects), tout en préservant la productivité et la sécurité des employés. Cela met à nouveau l'accent sur la nécessité d'aligner la cyber-sécurité sur les pratiques d'entreprise.
Une nouvelle étude, Au-delà des frontières : l'avenir de la cyber-sécurité dans le nouveau monde du travail, menée par Forrester Consulting pour le compte de Tenable, révèle que les ajustements faits par les entreprises pour s'adapter pendant la pandémie ont augmenté leur niveau de risque. Le constat est parfois alarmant pour ce qui se passe sur un réseau domestique type. L'étude est basée sur les résultats d'une enquête en ligne menée auprès de 426 responsables sécurité, 422 dirigeants d'entreprise et 479 télétravailleurs dans 10 pays (soit des employés à temps plein qui travaillent trois jours ou plus à domicile), ainsi que sur des entretiens téléphoniques approfondis avec six responsables business et sécurité.
Selon l'étude, 80 % des responsables sécurité et business indiquent que leurs entreprises sont aujourd'hui davantage exposées aux risques en raison du passage à un modèle de travail à distance et de la migration des fonctions stratégiques dans le cloud. Nous pensons que de nombreux outils de travail à distance et cloud ont été mis en service sans contrôles de sécurité préalables. Dans certains cas, les outils eux-mêmes sont nouveaux et leurs contrôles de sécurité sont immatures.
Il est déjà grand temps que les responsables InfoSec réévaluent stratégiquement les systèmes mis en place pour s'adapter à ces changements afin de rendre leur sécurité aussi dynamique que l'espace de travail lui-même. Déjà près d'un quart (24 %) des responsables business et sécurité ont adopté définitivement le travail à distance. 68 % déclarent qu'ils vont officialiser cette pratique dans les deux prochaines années.
L'expansion de la chaîne d'approvisionnement logiciel est également perçue comme un vecteur de risque accru pour 61 % des personnes interrogées. Nous pensons que toute expansion logicielle résultant d'une nécessité et lancée à la hâte est davantage susceptible de manquer de contrôles de sécurité tiers robustes.
Et les conséquences pour les entreprises sont réelles. Selon l'étude :
- 92 % des entreprises ont subi une cyber-attaque ou une compromission ayant un impact sur leur activité au cours des 12 derniers mois, avec au moins l'une de ces conséquences : perte de données client, de données employé ou d'autres données confidentielles ; interruption des opérations quotidiennes ; versement d'une rançon ; perte financière ou détournement de fonds et/ou vol de propriété intellectuelle.
- Plus des deux tiers des personnes interrogées (67 %) indiquent que ces attaques ciblaient les télétravailleurs.
- La grande majorité (74 %) signale qu'au moins une attaque résultait de vulnérabilités dans les systèmes mis en place en réponse à la pandémie de COVID-19.
- Près des trois quarts (70 %) ont été victimes d'au moins trois attaques.
Pendant ce temps, la frontière entre le réseau domestique et le réseau d'entreprise s'estompe. Non seulement les télétravailleurs accèdent aux données sensibles de l'entreprise depuis leur domicile, mais ils le font souvent à l'aide d'un appareil personnel. Selon l'étude, plus de la moitié des télétravailleurs reconnaissent accéder aux données client avec un appareil personnel. Les responsables sécurité font face à des défis grandissants. En effet, les télétravailleurs disposent en moyenne de huit appareils connectés à leur réseau domestique, dont des appareils fournis par leur employeur, des appareils personnels, des appliances, des technologies portables et des consoles de jeu. De plus, en moyenne, trois personnes du foyer utilisent des appareils qui se connectent au même réseau domestique.
Se connecter depuis chez soi est une chose. Se connecter avec des appareils personnels sur un réseau domestique surchargé destiné au grand public et sans aucun contrôle de sécurité d'entreprise en est une autre.
Ces constats montrent clairement à quel point les entreprises ont peu de visibilité sur ce qui se passe dans leurs environnements : 71 % des responsables sécurité indiquent ne pas avoir de visibilité élevée ou complète sur les réseaux domestiques des employés à distance, tandis que 64 % n'ont pas ce niveau de visibilité sur les appareils appartenant aux employés à distance. Les directives en matière de confidentialité des employés limitant naturellement ce que les employeurs peuvent voir sur un réseau domestique, il devient clair que les protections de sécurité doivent se situer aussi près que possible des données stratégiques et des assets utilisés pour y accéder. Pour résumer : si vous ne pouvez pas contrôler l'appareil ni le réseau, vous devez contrôler l'accès des utilisateurs.
Bien que les défis puissent sembler immenses, la voie à suivre est évidente. Les entreprises doivent repenser leur définition du risque, en regardant au-delà des failles logicielles et de la conformité des appareils, pour obtenir une vue complète de leurs environnements dynamiques et disparates. Elles doivent miser sur des profils de risque adaptatifs pour les utilisateurs et les données afin de bloquer les chemins d'attaque en tenant compte des mauvaises configurations dans Active Directory et dans le cloud. Elles doivent également penser la sécurité en fonction de l'évolution des conditions, des comportements et des emplacements. Elles doivent aussi se pencher sérieusement sur les limites des architectures de sécurité traditionnelles basées sur le périmètre. Cela leur permettra d'envisager des options plus sophistiquées qui surveillent et vérifient en continu chaque tentative de demande d'accès aux données de l'entreprise à tous les niveaux, peu importe si c'est un appareil, une application, un utilisateur ou un réseau qui tente d'établir cette connexion. Certaines entreprises devront évaluer leurs pratiques de cyber-hygiène et de gestion des vulnérabilités. D'autres y verront une opportunité de passer à une stratégie de gestion des vulnérabilités basée sur le risque et à la surveillance continue d'Active Directory pour bloquer efficacement les chemins d'attaque. Et pour les entreprises les plus avancées, il s'agira des premiers pas vers une approche zéro confiance.
Quelle que soit la voie que vous choisissez, l'étude démontre clairement ceci : les responsables business et sécurité doivent travailler ensemble pour trouver de nouvelles façons de protéger les données sensibles dans le nouveau monde du travail.
Pour en savoir plus
- Lisez l'étude complète, Au-delà des frontières : l'avenir de la cyber-sécurité dans le nouveau monde du travail
- Consultez l'infographie Au-delà des frontières : repenser le risque dans le nouveau monde du travail
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